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Le tournant d'une vie comme un roman :

"Du TGV à Cousu Mots !"

 

Je laisse ma plume de romancière vous introduire mon deuxième chemin professionnel avec un peu de métaphore ferroviaire. Tchou Tchou, en route !

 

Avant janvier 2019, j'étais à bord d’un TGV. Mon voyage professionnel avait commencé vingt ans auparavant, dans les Ressources Humaines Hospitalières. Ce TGV roulait à pleine puissance. Vous savez, ce fameux “tourbillon de vie” : wagon famille, wagon travail, wagons tâches ménagères et activités littéraires...

Et puis ce fut le déraillement. L'accident de vie. Un pistolet se tenait sur ma tempe et mon souffle s'éteignait. Un truc invraisemblable m’arrivait...

Selon l’expression consacrée, je suis passée par une belle porte ; heureusement réparée par un chirurgien en or, ma respiration reprenait.

Deux cicatrices étaient à soigner.

La première me restera. Elle est plutôt jolie, un large sourire m’a été dessiné sur l’échine ! Elle est une virgule, une césure, un trait d’union entre deux tranches de vie.

La seconde, tout à fait invisible, a mis du temps à s’estomper. Elle était planquée dans ma petite tête et m'a donné bien du fil à retordre. Le morceau fut long à avaler.

avais-je atterri après cet accident... Je n’étais plus dans ce TGV. Je n’étais pas non plus à quai. Pas l’ombre d’une gare ne se profilait. Pas de trace de signalétique. J’étais dans le désert et n’y voyais plus rien. Sur cette terre aride, mon errance commençait.

On me disait que la vie était belle et qu’il y avait un avant et un après "ça". J'en convenais. Mais après "ça", il y avait "quoi" ...

Le chemin de la reconstruction fut long. Il s’est cousu lentement.

Accepter les douleurs et leur laisser le temps de s'en aller rime avec résilience. Leur donner la possibilité de glisser dans la case "souvenir" se tisse avec patience.

Mes soutiens furent nombreux : professionnels de la santé, famille, amis, voisins, collègues de l'hôpital au sein duquel j'exerçais et qui me fut une seconde famille durant vingt ans. J'étais entourée et chaque message, chaque geste, chaque bras tendu fut une aide. Chaque marque d’attention fut un point supplémentaire à la couture d'un nouveau tissu, et mon foyer fut mon fil.

Après de premiers mois d’errance, un quai de gare m’est apparu. Sur ce quai, je me suis assise sur un banc. D'élégants bacs à fleurs s'érigeaient sur la bande de béton et quelques oiseaux chantaient. Leur présence m'était lointaine. J'ai d'abord regardé les trains passer. Certains se sont arrêtés et m'ont invitée, parmi eux il y eut quelques TGV. Je demeurais incapable d'y monter... J'étais sur un banc et j'y méditais. J'ai compris que je ne remettrais pas les pieds à bord d'un tel TGV. Il m'a fallu du temps pour l'accepter et pourtant c'était assez évident : il fallait que j’apprenne à respirer autrement.

Et puis est venu ce moment où j'ai trouvé un peu d’allant. J’ai enjambé la marche d’un wagon et me suis installée… dans une micheline. Oui, une micheline ! Je m'y suis sentie plutôt bien. C'est agréable une micheline, on a le temps de regarder ces paysages oubliés, de se reconnecter avec ce qu’on avait délaissé, de se concentrer sur sa famille, son cocon. On y fait aussi de jolies rencontres, on prend le temps de discuter. On s’intéresse à mille petites choses, celles qui nous attirent uniquement ; les autres on les évacue. On en a désormais la force et le courage. On renoue avec ceux restés dans un coin de cœur.

Dans ma micheline, j’ai pris du recul. " Que prends-tu pour retrouver la forme ? " "Je prends du recul." 

On se prépare à de nouveaux choix. On se prépare aussi à renoncer car chacun le sait, choisir c’est renoncer.

C’est à bord de cet autorail léger que ma plume est revenue me chatouiller. Après le soutien de mes proches est venu celui de cette plume enchantée. Elle m'a réconciliée avec les sensations aimées avant ce fameux 3 janvier. Car de belles choses s’étaient passées dans cette vie galopante.

Je pense à ce premier récit de vie, écrit pour la postérité.

Je pense à ce premier roman publié et aux échanges avec ses lecteurs. À cette Nuit de la lecture. À cette rencontre avec celui qui fut, deux décennies durant, la star du JT, et à la mise à l'honneur de cette fiction en "coup de cœur" dans l'émission littéraire "Vive les livres" sur CNews.

Dans ma micheline, avec ma plume, les maux se décousaient, tandis que les mots se cousaient.

Sous le tempo fluide de cette locomotion, ma plume déroulait son envie.

Son écrit.

Son cri.

Un autre roman est né est. Son titre, "Jusqu'au jour où...", est symbolique. Ce nouveau sourire sur l'échine m'a bien encouragée.

Un album jeunesse s’est aussi invité sans crier gare (Tchou Tchou) !  Aussi discret qu'une petite souris...

Mon envie d’écrire est revenue et elle est profonde.

Ma plume est restée la même, et elle est à l’image de ma deuxième vie : calme et rythmée. Douce et grenue. Elle visite des tranches de vie et met à l'honneur des personnages contemporains, oscillant entre vulnérabilités et courages. Elle est sensible et optimiste.

"Ecrire, c'est une manière de vivre."

Gustave Flaubert

 

Visitez ce site au rythme d'un passager de micheline ! Prendre son temps a du bon...

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         Stéphanie PERZ

Bloc-notes et un stylo

L'hisToire de cousu mots 

"Le tournant d'une vie comme un roman"

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